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Aujourd’hui nous allons visiter un lieu mythique de San Francisco : Alcatraz. J’avais plein de jeux de mots possibles pour le titre de la journée car le surnom de la prison est « The Rock ». The Rock est aussi le surnom d’un acteur qui sort un film sur les séismes (à San Francisco, tiens tiens) pile au moment où nous y sommes. Enfin il y a aussi les jeux de mots sur les morceaux d’ACDC (Jailbreak, Hard as a Rock, For those about to Rock…). Finalement c’est directement là-bas qu’on a eu une sorte de running gag qui donne le nom à la journée… Retirez vos lacets, enlevez vos ceintures et passez les menottes, nous prenons le large ce matin !
Nous nous levons de bonne heure aujourd’hui pour bien profiter de notre journée. Alcatraz est accessible en ferry dont il faut réserver les tickets. En mars, j’avais donc pris 2 tickets « Early Birds », c’est à dire pour le premier départ possible à 8h45. L’idée est d’arriver tôt pour profiter des lieux avant qu’il n’y ait trop de monde. Pour le retour, il suffit de se présenter sur le quai et de prendre le premier bateau disponible, il y en a toutes les 30 minutes (ceux qui retournent à San Francisco après avoir apporté de nouveaux visiteurs). Je ne sais pas trop combien de temps nous allons passer sur place et de toute manière la fin du voyage est beaucoup moins bien préparée. D’un côté c’est un peu stressant car il faut faire le planning au fur et à mesure (j’ai quand même une idée des incontournables) et d’un autre, nous ne sommes pas vraiment pressés.
Pour la suite des articles sur San Francisco, je vous propose un plan très simplifié de la ville. Vous le trouverez dans la section « Parcours » tout en haut.
L’hôtel est bien placé, déjà on a une vue sympa sur le Golden Gate Bridge et Alcatraz, mais il est également bien desservi pour les endroits où nous voulons aller dans les jours qui suivent. Et pour se rendre à l’embarcadère, il nous faut environ 30 minutes de marche (à plat puisqu’on est en bas de la colline et qu’on va vers la mer avant de longer le rivage).
En chemin nous passons par Fisherman’s Wharf qui est un quartier très touristique avec des musées, des restaurants et des boutiques. Je vous avoue qu’à 8h du matin, c’est calme, très calme puisque tout est fermé. Une des attractions du secteur est Pier 39 qui est une jetée aménagée de boutiques, cafés, restaurants. A côté de cette jetée sur laquelle nous sommes les seuls à nous promener, se trouvent des pontons avec une colonie de pho… heu d’éléphants de mer qui prennent le soleil, se disputent la place et passent leur journée à se faire prendre en photo.
Petite astuce pour les français qui vont à San Francisco : bannir le mot phoque (trop proche de fuck) et parler d’éléphants de mer, sous peine de regards désapprobateurs. Donc pour le moment à Fisherman’s Wharf c’est très calme hormis les grosse bestioles qui font leurs vocalises. Nous aurons l’occasion de revenir dans le secteur, nous poursuivons vers le Pier 33 pour embarquer.
Le petit point météo pour rassurer la maman, même si j’écris cet article quasiment un an après. Il fait très beau aujourd’hui, ciel dégagé, la preuve, nous voyons parfaitement le Golden Gate Bridge. C’est à la fois une excellente nouvelle car comme nous serons sur l’ile d’Alcatraz, nous aurons l’occasion de voir le pont une partie de la journée (oui parce que du centre de San Francisco ce n’est pas le cas avec le relief). Mais d’un autre côté, plus on a de jours de beau temps, plus on a la chance que demain il y ait de la brume et que cela gâche notre plaisir à le franchir… On s’en inquiétera demain et de toute manière, il fera peut-être super beau !
Nous arrivons vers 8h15 à l’embarcadère et commençons à faire la queue. Vu la foule, je ne regrette pas d’avoir réservé aussi longtemps à l’avance. Le jour J je pense qu’il n’est pas possible d’avoir de place. L’attente semble assez longue, nous n’aimons pas piétiner, mais nous partons à l’heure vers The Rock. Juste avant d’embarquer, nous réussissons à ésquiver le passage obligatoire devant le photographe et la pose devant un décor d’Alcatraz. La traversée se passe sans encombre, j’en profite pour faire quelques photos. La baie de San Francisco est dégagée, c’est un moment plutôt agréable. En s’approchant d’Alcatraz, on se rend compte pourquoi on l’appelle « The Rock ». Les bâtiments semblent plantés sur un gros caillou. L’ensemble a l’air assez vaste, il semble y avoir pas mal de bâtiments. On a beau l’avoir vu en film, c’est impressionnant de le voir « pour de vrai ».
Nous arrivons sur le ponton et commençons notre visite. Les lieux ne sont pas franchement accueillant, les premières impressions sont assez glaçantes. Certains bâtiments sont en ruine, d’autres semblent laissés à l’abandon. Après il s’agit d’une prison, ce n’est pas non plus un club de vacances. Nous remarquons que le château d’eau est couvert de tags. Nous apprendrons par la suite que dans les années 70, des natifs américains se sont installés sur l’île qui n’était plus une prison afin d’y établir une sorte de société utopique car aux États-Unis ils subissaient la discrimination. L’occupation va durer 2 ans avant que le gouvernement fédéral n’y mette un terme. Les vestiges de cette occupation sont conservés tout comme le passé pénitentiaire du site.
Pendant la visite, nous alternons la visite de bâtiments et les promenades à l’extérieur. Les visiteurs peuvent déambuler relativement librement sur Alcatraz. Je dis bien « relativement » car au final il y a beaucoup de panneaux qui interdisent d’emprunter tel ou tel chemin, d’entrer dans tel bâtiment, de monter tel escalier. Le site est délabré, et malgré les campagnes de restauration, beaucoup de zones sont considérées comme dangereuses. A force de voir ces panneaux un peu partout, on finit par en rigoler et à en collectionner les photos. C’est un peu comme être libre d’aller partout dans une maison, à condition de rester dans le couloir…
Le site est géré par le National Park Service. Comme dans les parcs nationaux que nous avons visités précédemment, nous trouvons des informations dans les bâtiments où nous allons pour expliquer la fonction des lieux ainsi que des anecdotes. Nous pouvons voir comment vivaient les prisonniers, comment ils ont tenté de s’échapper, comment ils occupaient leurs journées,… Les installations étaient quand même spartiates.
L’île est aujourd’hui un lieu très réputé pour certaines races d’oiseaux qui y nichent. Chaque espèce à sa zone de prédilection. Outre cette faune, la flore est aussi présente puis qu’une association des amis d’Alcatraz composée de bénévoles s’occupe de planter des fleurs ici et là et d’entretenir les espaces verts.
Je profite du beau temps pour prendre quelques photos du Golden Gate Bridge que nous pouvons voir sur toute sa largeur. Je me risque à un panoramique, mais ce n’est pas une grande réussite… Il y a une espèce de brouillard, est-ce de la pollution ? En tout cas pour les photos lointaine, cela rend vraiment pas terrible.
Nous repartons vers le continent vers 11h00. Dans le ferry du retour, j’essaie de faire une photo que j’ai vu sur plusieurs carnets de voyage : le drapeau américain flottant au vent avec Alcatraz qui s’éloigne. Le hic c’est que le bateau a un étage et que le plancher est tout proche du drapeau. Je suis obligé de cadrer serré pour faire la photo. Alors déjà que je ne suis pas doué, si en plus on me met des bâtons dans les roues.
De retour à l’embarcadère, nous nous apercevons que nous avions loupé la maquette d’Alcatraz, elle était à l’opposé de l’entrée que nous avions emprunté en arrivant, mais au final ce n’est pas plus mal, nous n’avons pas eu l’impression de déjà-vu.
Nous avons pour objectif suivant la Coit Tower (oui Coit… je vous laisse regarder sur Wikipédia le pourquoi du comment ici )
Pour nous y rendre, nous allons prendre le bus, la ligne qui y mène n’est pas très loin à pied, l’occasion pour nous de nous promener à nouveau à Fisherman’s Wharf. Le Pier 39 est nettement plus animé qu’au petit matin.
La Coit Tower a été bâtie en hommage aux pompiers -elle a une forme de lance à incendie- donc c’est normal qu’en chemin nous croisions un beau camion rouge !
La tour est vraiment un endroit qu’il faut visiter. Au rez-de-chaussée à l’intérieur, un couloir circulaire offre à la vue des touristes de magnifiques fresques peintes dans les années 30. Ces peintures sont belles et ont souvent un sens caché sur les relations sociales ou la lutte des classes (oui aux Etats-Unis).
Un ascenseur permet d’accéder au toit de la tour qui est à l’air libre avec une vue impressionnante sur la baie de San Francisco, sur le quartier de Telegraph Hill et sur le Financial District.
Sur les photos on ne se rend pas compte, mais le vent souffle très fort, nous profitons quand même de la vue, merci le ciel dégagé ! Nous redescendons par l’ascenseur et assistons à une curieuse conversation entre la jeune américaine qui fait office de liftière et une jeune québecoise qui échangent leurs impressions . . . en français.
Avant de retourner à l’hôtel, nous allons au ravitaillement au Safeway qui se trouve à 15 minutes à pied au Nord de l’hôtel. Pour les repas, nous alternons entre des sandwich qu’on se prépare le matin, nous avons un frigo dans la chambre, et de la restauration rapide quand l’enseigne semble compatible avec nos hauts critères de sélection en matière de repas équilibré. De retour à l’hôtel en milieu d’après midi, nous faisons une pause car nous avons déjà pas mal marché.
Nous décidons de repartir en balade vers Chinatown. Après étude du plan des transports en commun, nous voyons une ligne qui passe à côté en partant de Van Ness. Nous remontons donc Van Ness jusqu’à California Street. Agréable surprise à notre arrivée, il ne s’agit pas d’une ligne de bus, mais d’une ligne de Cable Cars.
Il y a 3 lignes de Cable Cars en fonctionnement de nos jours. Hier nous avions vu un des terminus sur Market Street. Là-bas, le demi-tour du véhicule se fait grâce à une plateforme circulaire mobile que le conducteur pousse avant de repartir dans l’autre sens. Il y avait alors énormément de monde à faire la queue pour faire une balade. Ce matin, nous avons vu pareil queue à Powell-Hyde un autre terminus à Fisherman’s Wharf. L’arrêt devant lequel nous sommes est aussi un terminus, mais de la ligne où le demi-tour ne se fait pas avec une plateforme mobile. Les véhicules ont un poste de pilotage à chaque bout, quand le conducteur arrive au bout de la ligne, il traverse le Cable Car et repart dans l’autre sens, comme en métro. Et plus important, il n’y a personne qui fait la queue !
Le temps que le Cable Car suivant arrive, quelques personnes nous rejoignent, mais nous avons possibilité de nous installer confortablement pour notre trajet. Nous montons vers l’avant et c’est vraiment impressionnant car les rues sont très pentues. Dans les descentes, le conducteur utilise une sorte de levier avec une mâchoire au bout pour freiner en serrant le câble. Dans les montées, il s’agrippe au câble. D’ailleurs en anglais, le conducteur d’un Cable Car s’appelle un Gripman.
C’est le point technique du jour. Un Cable Car circule sur des rails, entre les rails, se trouve une fente qui permet à la mâchoire manipulée par le conducteur d’agripper ou non un câble qui file sous la rue à vitesse constante. Contrairement à un funiculaire qui est toujours attaché au câble, le Cable Car peut adapter sa vitesse aux besoins de la circulation car les automobiles passent à côté, peuvent couper le chemin pour tourner etc etc. Pour éviter les accidents (le Cable Car est assez silencieux) l’opérateur dispose d’avertisseurs sonores. Entre les pentes, les bus, les Cable Cars, le manque de places de parking, les touristes, rouler à San Francisco semble vraiment galère. On voit bien que cette ville n’est pas aussi adapté à la voiture que Las Vegas avec des boulevards à 4 ou 5 voies dans chaque sens et la quasi absence de passages piétons.
Nous arrivons en fin d’après-midi à Chinatown, les boutiques sont en train de fermer. Dans les vitrines, il y a de tout et beaucoup de n’importe quoi, c’est assez kitsch. La déco du quartier est d’inspiration asiatique (oui j’enfonce des portes grandes ouvertes, même pas peur). Nous ne sommes pas vraiment branchés shopping, nous nous contentons d’une simple carte SD pour l’appareil photo. Je ne sais pas quelle taille fait le quartier, nous empruntons seulement la rue principale puis rejoignons Market Street.
Pour finir la journée, nous allons rendre visite aux Painted Laidies qui sont les fameuses maisons victoriennes que l’on peut voir dès qu’il est question de San Francisco, juste après le Golden Gate Bridge. Ces maisons sont situées juste le long d’un parc : Alamo Square. Un vingtaine de minutes en bus nous permettent d’arriver dans le parc qui est assez calme en cette fin de journée. Le soleil commence à baisser quand nous arrivons face aux 7 maisons. Malheureusement, une d’entre elle est en travaux avec un vilain filet noir en façade. Au final ce n’est pas aussi beau que je l’imaginais. Mais c’est un incontournable à San Francisco, nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à faire des photos ce soir.
D’autres maisons dans le secteur n’ont rien à envier à ces Painted Laidies.
Nous déambulons dans Alamo Square quand nous tombons sur une installation assez particulière. Il s’agit d’une fontaine pour boire comme on en voit depuis que nous sommes aux USA mais celle-ci est aussi à destination des chiens avec 2 hauteurs pour que les grands toutous ne se cassent pas la nuque en buvant… Un peu comme nos gamelles sur élevées à la maison pour Floyd.
En sortant du parc nous un autre exemple des grandes différences de culture entre la France et les USA. Nous nous trouvons à l’angle d’une intersection en croix avec pour des passages piétons et des stops pour les voitures. Et justement je suis planté le nez en l’air juste devant un passage piéton ne me rendant pas compte qu’une voiture est en train d’attendre que je traverse pour passer. Gérard me le signale et je m’engage sur le passage clouté pile au moment où le conducteur allait avancer. En France, un piéton me fait le coup, je râle ! Ici pas de problème, le gars nous attend. Pendant que je flânais le nez en l’air, une autre voiture est arrivée à l’intersection, sur une autre branche. Cette voiture va attendre que nous traversions, puis que le premier véhicule emprunte l’intersection avant à son tour de passer. Alors même que le véhicule devant lequel nous passons ne gêne absolument pas l’autre voiture qui tourne. Mais aux USA, c’est le premier qui arrive au stop qui passe en premier… Et pour avoir un peu conduit aux USA, cela marche plutôt bien, cette règle est bien respectée. Impensable en France… nous sommes trop indisciplinés.
Il est presque 20h00 quand nous repartons vers l’hôtel, la journée a été bien remplie, nous avons bien profité du beau temps. J’espère que demain le soleil sera de la partie car nous allons faire une des grandes attractions touristique : traverser le Golden Gate Bridge à vélo !