Ben justement, une fois j’étais chez les Indiens bilingues.

Oh pinaise il fait froid chez les indiens ! Un truc que j’avais pas du tout pris en compte (outre le fait qu’il peut faire un temps dégeu) c’est l’altitude. Et en haut d’un canyon il peut faire froid la nuit alors c’est dur de se lever ce matin.

Zou un petit dej express, une douche et on va au Visitor Center du Canyon de Chelly (qui est tout à coté du camping). Ah tiens ce matin il y a des enveloppes, donc pour ce système de paiement, tu t’installe et régularise le lendemain… Bah ils ont leurs $14 avec une enveloppe maison, tant pis pour l’enveloppe officielle !

Au Visitor Center je regarde les prévisions météo pour la région et c’est pas fameux pour la semaine. Ce matin je voulais faire une rando qui descend dans le canyon (qui est beaucoup moins profond que le Grand Canyon) pour éviter les rayons du soleil de l’après midi. Le ranger de faction est bien embêté quand je lui demande s’il faut la faire dès ce matin car le temps semble comme la veille ou il avait plu en alternance… Donc on avisera sur place.

On prend la route de la rive sud du Canyon de Chelly et en passant à proximité du départ de la rando évoquée ci-dessus, il pleut, on tentera notre chance au retour. On file au bout de la route et on va remonter les points de vue d’Est en Ouest jusqu’à revenir au Visitor Center (l’avantage c’est que dans ce sens on roule du bon coté). Au premier point de vue (qui est donc le plus loin du départ de la route, vous suivez ?) il bruine, malgré tout ce « petit » canyon nous plait bien car il est plus à taille humaine, on se dit qu’avec 10 jours devant nous on pourrait bien le visiter alors que le Grand Canyon est trop immense pour bien l’appréhender.

 

Avant d’aller plus loin dans le récit de la journée, petite digression au sujet du savoir faire américain en matière d’aménagement de parcs naturels. Ils sont très bons, déjà ils balisent les randos de manière relativement discrète et efficace. Arrivé au point de vue, on trouve presque à coup sur un panneau explicatif efficace, pas trop de balabla, un texte assez court et immersif dans l’ambiance du lieu. En plus de cela il y a régulièrement des dispositif pour bien voir le truc à ne pas manquer, ou des longues vues (gratuites). Quand il y a des panneaux « Do not enter » pour les ruines par exemple, ils sont placés assez judicieusement pour ne pas gâcher la photo que le visiteur fera du lieu. Bref le National Park Service gère bien son affaire (n’hésitez pas à aller sur leur site si vous voulez des infos sur les lieux dont je parle ici). Comme je finalise l’article le 10 mai, j’ai mis des photos de plusieurs parcs pour illustrer mon propos.

Le canyon de Chelly a été habité et est toujours habité par des indiens d’ailleurs on ne peut pas y descendre sans être accompagné d’un guide local (sauf pour la rando que je voulais faire ce matin). Tout au long de nos arrêts, grâce aux jumelles, on voit de multiples ruines indiennes dans les creux de la falaise. On fera un long arrêt au 3e point de vue, le soleil fait son apparition et la vue est magnifique. En fonction de la météo, je sortais le reflex ou je prenais les photos avec le téléphone d’où les différences de qualité.

On fini par retourner au départ de la rando zappée le matin, ici des navajos nous filent de la doc et recensent les touristes qui viennent voir leur site, ils sont super sympa, on discute un peu et on va voir la White House qui est l’objet de la randonnée. C’est une ruine de maison qui est en bas dans le canyon. On décide de ne pas y aller même si pour le moment il ne pleut pas car d’une au soleil il fait chaud maintenant, de deux il a plu pas mal et entre les rochers glissants et la gadoue ça va pas être une partie de plaisir en plus il y a cette petite rivière a traverser… d’en haut on la voit bien ;). Au moment de partir de ce lieu, il tombe une averse, on est mieux dans le RV que sur le trail.

 

On termine la visite de la rive sud du canyon et on redescend sur Chinle où on va faire le plein. Vers 15h30 on arrive à Monument Valley, on gare notre véhicule de prestige sur la parking de l’hôtel The View à coté des Mustang et des Harley de location (y en a qui se sont fait plaisir visiblement). On fait le check-in à l’hôtel et on monte à notre chambre la 227. On veut aller se promener au pied des Mesa. Il existe une route qui serpente entre les buttes mais en RV (surtout avec la pluie qu’il y a eu depuis quelques jours) c’est impraticable et on ne tient pas à se faire bringuebaler en jeep par les guides navajo.

Donc ce qui est au programme c’est la rando pédestre WildCat Trail qui permet de faire le tour de la Mesa de gauche (elle a un nom mais je l’ai pas en tête, z’avez qu’à chercher sur Wikipédia ou roadtrippin’). On se prépare dans le RV et là j’accomplie 2 succès d’un coup les fameux « partir en rando en t-shirt/short alors que l’orage menace » (donc sans vêtement de pluie) et « laisser la batterie pleine dans le chargeur alors que l’appareil photo crie déjà famine ». Autant dire tout de suite, cette randonnée de 2h va rester comme un moment marquant de notre voyage. Les 45 premières minutes se passent sans accroc à part que j’avais plus de batterie dans l’appareil photo (mais j’avais le smartphone en secours). Après… bha on était de l’autre coté de la butte et il s’est mis à tomber des cordes ! J’avais mon chapeau pour me protéger, j’ai fini les derniers km trempé mais content car le paysage en valait la peine et c’était quand même rigolo comme situation. Gérard avait mieux préparé son sac, il avait son poncho du coup c’est la transpiration qui l’a trempé de l’intérieur 🙂 Il y a eu juste la toute fin de rando quand il fallait remonter les pentes de sable mouillé que c’était un peu fatiguant.Trempés, un peu fatigués, mais heureux les TGV !

   

On se change au RV et on remonte à la chambre pour prendre une douche, et là surprise, un mec est en train de bricoler le plafonnier à l’entrée de la chambre. Il nous explique qu’il devait changer l’ampoule quand tout le plafonnier est tombé. Il est surpris, il ne pensait pas que les clients avaient déjà fait le check-in de la chambre. On lui dit pas de problème, on repasse dans 10 minutes le temps qu’il règle le problème, en attendant on se promène à la boutique.

La boutique est sympa ils vendent tous les films qui ont été tournés dans le coin avec entre autre le célèbre George Abitbol qui a tout un rayon pour lui tout seul. C’est ça la classe américaine (d’où la petite référence tout en haut de l’article). Il y a aussi des objets crées par des native american comme de la poterie ou des bijoux, c’est joli mais ils se font plaisir sur les prix, tant pis.

On remonte à la chambre, l’employé est encore là avec un collègue, visiblement un truc est cassé et ils sont en galère. On retourne vers le lobby (sachant que l’hôtel est tout en longueur et qu’on est à l’opposé du lobby et du resto). Bref à notre tentative suivante quand on constate qu’ils sont encore là, on décide que y en a marre, on va au RV se faire à manger !

On met de l’eau à chauffer pour les pâtes (on mange local, immersion totale) mais voyant la luminosité décliner, on interrompt tout pour aller voir le coucher du soleil, mais les nuages sont de la partie, comme au Grand Canyon pas d’illumination de Monument Valley. Tant pis ! Au moins le trépied va servir 🙂

Après manger, on prend enfin possession de la chambre, une bonne douche méritée et on va dormir (enfin Gérard, car moi je file au lobby profiter d’Internet et des fauteuils confortable pour faire du Skype avec ma belle). Il y  aura des photos du lobby dans l’article du lendemain. Au retour dans la chambre, je me mets en mode ninja pour ne pas faire le moindre bruit sauf que je suis claqué alors au final je me mange tout ce qui est sur mon chemin (et ce qui ne s’y trouve pas aussi). Cet épisode me rappelle un fameux jet de discrétion avec mon demi-orque barbare de l’époque où après application des divers malus le score était négatif.

J‘espère sans trop y croire que demain il n’y aura aucun nuage et que je pourrais profiter de la super vue de l’hôtel (qui est vendue à prix d’or fait bien avouer) pour faire les mêmes jolies photos que les « copains » du forum de roadtrippin ont mis en ligne.